3. Revendications d'identité


Au fil du temps et jusqu'à aujourd'hui certaines populations ou catégories de personnes ayant des conditions plus mauvaises que les autres se sont soulevées pour faire entendre leurs voix et prôner l'égalité. Celles ci se sont aidées des graffitis pour atteindre leur but.
Les femmes qui ont mis bien du temps à acquérir les même droits que les hommes, et qui encore de nos jours sont clairement désavantagées, notamment dans le monde du travail car leur salaire est parfois plus bas que celui d'un homme et certains métiers leur sont presque inaccessible. De plus les images humiliantes sur les publicité ou autres produits qui visent le grand public fusent. Mais celles dont on aime dégrader la réputation ne comptent pas se laisser faire. Par exemple le 18 mai 2002 trois jeunes femmes, qui signent sous le nom de « La meute » se sont emparées de marqueurs indélébiles sur les quais de métro pour commenter une affiche publicitaire sexiste présentant une femme en sous vêtement qui cuisine une tarte. Elle y écrivent « Tartes et soutien-gorge, l'avenir de la femme ? » « Donne-leur des tartes aux clichés sexistes ». « Réagissez ! Cette image nuit à votre image ! ». « Les femmes ne sont pas des ménagères ». « La Meute contre la publicité sexiste » « Le sexisme, j'achète pas ». « Princesse un jour, bobonne toujours ». Et à côté du prix : «7,95euros pour devenir un objet sexuel ». 




Les brésiliennes aussi revendiquent l'égalité des sexes puisqu'on retrouve sur les murs de leur pays ce genre de graffiti :


Traduction : «Je ne veux pas de fleurs, je veux la justice»

 
 




Traduction : «Le féminisme n'a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours» 











 
Les attaques envers le peuple afro-américain ont depuis longtemps existé. Jean Michel Basquiat est le premier artiste noir des années 1980 à profiter des joies de reconnaissances internationales. A travers ses graffitis de style très original, il exprime violemment et nerveusement son désir de revendiquer la négritude et l'identité de sa culture haïtienne et porto-ricaine ainsi que toutes les différences ethniques pouvant ressentir ce même besoin. Ses œuvres sont les dénonciations de la société de consommation américaine, la pauvreté ainsi que l'omniprésence des médias. Par ce fait, l'artiste dévoile un sens critique et à la fois personnel, basé sur sa difficulté d'être noir et de subir le racisme, touchant alors un très large public qui s'identifie aisément dans ses peintures. 

Le Black Panther Party est un mouvement révolutionnaire afro-américain qui revendiquait l'identité de l'homme noir mais qui fut détruit à cause de tensions internes et d'arrestations de la FBI. Il revendiquait un changement fondamental en dix points dont la liberté des détenus, la fin du vol des capitalistes, des habitations convenables, la fin de la brutalité et des meurtres commis par les forces de police imposantes, de quoi se nourrir, un accès à l'éducation convenable pour les enfants, des vêtements en bon état, la justice et la paix. Ils n'hésitaient pas à faire partager leurs idées et étendre leur propagande par les graffitis. 





Keith Haring, une connaissance de Jean Michel Basquiat, est un peintre qui a commencé à pratiquer son art en dessinant rapidement dans les métros. Il continue d'exercer la peinture murale mais s'étend sur d'autres arts. De plus, étant lui même homosexuel, il place ses messages dans une opposition à l'homophobie et une lutte contre le virus du VIH. Il prône donc la normalisation et la fin de la discrimination de l'homosexualité ainsi que la fin de l'épidémie du sida.




 En regardant plus près de nous géographiquement, nous le savons, une bonne partie de notre région réclame l'autonomie voir l'indépendance au Pays Basque. Pour se faire entendre, encore une fois ils le font par le biais des murs. Des portraits de prisonniers politiques basques aux slogans de lutte, notre environnement grouille d'images réclamant la reconnaissance d'une identité propre à une population, d'une culture, d'une langue, d'un territoire, donc d'un patrimoine, et d'une liberté d'expression.