Conclusion


Le graffiti est à la portée de tous et pour les yeux de tous. Qu'importe son salaire, qu'il soit phénoménal ou qu'il n'existe pas, qu'il soit compté en écus ou en euros, que l'Homme se procure une plume d'or aux diamants incrustés ou qu'il doive se contenter d'un peu de poussière noire, il réussira de toute manières à tracer sa pensée sur un tissus de soie comme sur un torchon troué. Oui, que son message soit une fleur de lys tournée en dérision ou un préservatif glissé sur un pénis il aura été transmis grâce au graffiti. Les parois du monde entier auront tout connu ; les mécontentements d'un gaulois sous l'empire de césar, les injures d'un chrétien envers un protestant et vice versa, l'appel au ralliement comme l'appel à la fin d'une destruction, les idéologies communistes comme les idéologies nazies, les déclarations de guerres comme les déclarations amoureuses, les hurlements pour la paix comme les silences pour un deuil, la réclamation d'une justice comme celle d'une identité. Les époques ont défilé et ont changé, les hommes et leurs pratiques également. Les techniques et les modes de pensées ont évolué mais qu'importe le siècle voir le millénaire où une personne a vécu il y a toujours eu matière à protester. Lorsque les gens ont voulu se faire entendre les meilleurs moyens furent de s'adresser à un public des plus large et n'est ce pas les mobiliers des villes qui sont les plus côtoyés ? N'est ce pas par la provocation que l'on attire l'attention ? N'est ce pas vers les couleurs que l'œil est dirigé ? Alors, si l'écriture est rayé et la peinture effacée des murs, par où doit se transmettre la parole ? La voilà la nouvelle censure, légalisons l'expression.
« Exister c'est résister. » « Résister c'est désobéir. » Le graffiti est illégal ? Alors écrivons des choses sensées sur les murs.